Yannick Bestaven est à 48 ans le vainqueur du Vendée Globe 2020-21. Il est un skippeur expérimenté vainqueur de la Transat 6.50 en 2001 et deux fois vainqueur de la Transat Jacques-Vabre. Il possède ainsi un palmarès océanique plus que complet.
Photo : Jean-Louis Carli/Alea/Maitre Coq
Né à Saint-Nazaire, dans la Loire Atlantique, Yannick s’est initié à la voile lorsqu'il était très jeune. Ingénieur de formation, il est passionné par la navigation et il s'intéresse très particulièrement aux compétitions de course au large. Il s’inscrit à la mini-transat 2001 (monocoque de 6,50m) après sa rencontre avec Yves Parlier, compétition qu’il remporte avec brio.
C’est en 2007 que Yannick décide de se lancer dans son premier projet de tour du monde dans lequel il a pour objectif de n’utiliser que des énergies renouvelables (soleil, vent, etc.) pour propulser son bateau. Un an plus tard, il participe pour la première fois au Vendée Globe à bord de l'ex "Aquitaine innovations" d'Yves Parlier. Malheureusement cette aventure se termine 24h plus tard alors que le bateau démâte dans le golfe de Gascogne.
Yannick est aussi le créateur de Watt&Sea, une société qui conçoit et distribue des hydrogénérateurs. C’est une hélice immergée placée à l’arrière d’un voilier, qui tourne grâce au mouvement et à la vitesse du bateau. Sa puissance et sa légèreté permettent une autonomie complète des voiliers.
Pour ce qui est de la préparation physique, j'ai été pris en main par Pascal Mas du Club One to One de La Rochelle. Nous avons travaillé ensemble plusieurs fois par semaine pour développer le haut du corps, très sollicité lors des manœuvres à bord.
Un grand merci à mes deux coachs. Ni le corps ni le mental n'ont failli et c'est grâce à eux.
Le projet Maître CoQ a démarré en 2018. Mon partenaire m'a donné les moyens de m'entourer d'une belle équipe de personnes qualifiées dans tous les domaines. J'ai appris à déléguer que ce soit sur la gestion de l'entreprise ou sur les différents chantiers de préparation technique du bateau tout en me tenant informé de ce qui se passait afin de pouvoir réparer si besoin en course. J'ai pu me préparer physiquement et mentalement. Ce confort matériel, l'équipe et le temps (2 ans de préparation) sont des éléments clés de notre réussite.
Mais mon autre passion, c'est le rugby ! J’aurai bien voulu en faire mon quotidien d’ailleurs… Je suis un fervent supporter du Stade Rochelais ! Je ne rate aucun de leurs matchs ! Photo : Jean-Marie LIOT/Maître CoQ
Merci beaucoup pour votre disponibilité, et encore félicitations pour cette grande victoire ! PALMARÈS
2020-21 : Vainqueur du Vendée Globe (80j 03h 44 m 46s - 10h15 de bonification)
2020 : Vendée-Arctique-Les Sables d'Olonne - 6ème
2019 : Transat Jacques Vabre - 11ème
2019 : Défi Azimut - 4ème
2019 : Rolex Fastnet Race - 6ème
2019 : Bermudes 1000 Race - 2ème
2018 : Route du Rhum-Destination Guadeloupe - ABD
2017: Transat Jacques Vabre - 5ème IMOCA
2015 : Transat Jacques Vabre - 1er Class40
2015 : Les Sables- Horta - Les Sables - 1er Class40
2015 : Normandy Channel Race - 2ème Class40
2014 : Route du Rhum -Destination Guadeloupe - 7ème Class40
2013: Transat Jacques Vabre - 4ème Class40
2011 : Transat Jacques Vabre - 1er Class40
2010 : Transat AG2R - 11ème
2008-09: Vendée Globe - ABD
2008 : Transat Quebec - Saint-Malo - 2ème
2001 : Transat 6.50 - Vainqueur
C’est en 2007 que Yannick décide de se lancer dans son premier projet de tour du monde dans lequel il a pour objectif de n’utiliser que des énergies renouvelables (soleil, vent, etc.) pour propulser son bateau. Un an plus tard, il participe pour la première fois au Vendée Globe à bord de l'ex "Aquitaine innovations" d'Yves Parlier. Malheureusement cette aventure se termine 24h plus tard alors que le bateau démâte dans le golfe de Gascogne.
Yannick est aussi le créateur de Watt&Sea, une société qui conçoit et distribue des hydrogénérateurs. C’est une hélice immergée placée à l’arrière d’un voilier, qui tourne grâce au mouvement et à la vitesse du bateau. Sa puissance et sa légèreté permettent une autonomie complète des voiliers.
Bonjour Yannick, tout d'abord félicitations pour avoir remporté le Vendée Globe 2020-2021. Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez franchi la ligne d'arrivée ?
Le passage de ligne s’est fait de manière très concentré... Je n'ai vraiment vu les lumières des Sables d'Olonne qu'après. Mais une fois que j'ai réalisé que la ligne avait été franchie, j'ai ressenti un immense bonheur, bien sûr. Je ne pouvais toujours pas le croire…Parlez-nous un peu de vous, d'où est venue votre passion pour la mer en général et la voile ?
J'ai démarré sur le bassin d'Arcachon avec des copains qui sont toujours à mes côtés, d'abord en planche à voile, puis nous sommes passés à la croisière. Je me suis également investi dans le kayak à haut niveau. Par hasard, la vie a mis Yves Parlier sur mon chemin. Le véritable déclic pour la course au large est venu de cette rencontre. Il m'a donné l'opportunité de naviguer à ses côtés sur une course européenne en 1999. Le virus m'a piqué. Ensuite, j'ai enchaîné la Mini transat, et les grandes courses sur différents supports : Figaro, Class40, IMOCA.Quand avez-vous réalisé que vous vouliez être un navigateur et skipper professionnel ?
Les multiples navigations et la course de l'Europe 1999 avec Yves Parlier m'ont mis sur la voie.Photo : S. Gaspari: Team voile Maître CoQ
Comment se préparer physiquement et psychologiquement à faire un tour du monde en solitaire dans une course aussi épuisante que le Vendée Globe ?
Si la préparation physique a été très évidente pour moi, la préparation mentale est arrivée très tard, en juin 2020, grâce à Jean-Marie Dauris, mon ami et Directeur Technique et Sportif qui m'a présenté un coach Eric Blondeau. J'ai vite compris en discutant avec Eric ce qu'il pouvait m'apporter en amont de la course, pendant et même après, dans la gestion de la victoire.Pour ce qui est de la préparation physique, j'ai été pris en main par Pascal Mas du Club One to One de La Rochelle. Nous avons travaillé ensemble plusieurs fois par semaine pour développer le haut du corps, très sollicité lors des manœuvres à bord.
Un grand merci à mes deux coachs. Ni le corps ni le mental n'ont failli et c'est grâce à eux.
Quelle a été la plus grande difficulté de cette traversée de l'océan pour vous sur votre bateau ?
S'adapter à un environnement humide en permanence n'a pas été facile. Se retrouver parfois, comme je l'ai dit, à vivre comme un sanglier, c'est-à-dire recroquevillé sur le sol pour ne pas être jeté ou à manger avec les doigts lorsque son plat a été éjecté du récipient... On rentre au plus profond de soi. On est seul avec soi-même... l'instinct de survie surgit alors.Après avoir aidé au sauvetage de Kevin Escoffier, comment avez-vous repris le contrôle de vos émotions ? Et qu'avez-vous ressenti face à son bateau complètement brisé ?
Quel moment ! Vous passez par toutes les émotions. Lorsque vous vous dirigez vers la zone de recherche, vous êtes porté par l'espoir. Lorsque vous cherchez au milieu de la nuit dans une mer déchaînée, vous doutez, vous perdez l'espoir de retrouver Kevin vivant... Lorsque vous recevez l'appel indiquant que Kevin est à bord avec Jean, vous y croyez à peine... Il a fallu que j'entende la voix de Kevin pour le réaliser. Ensuite, on se retrouve seul avec soi-même, avec ses émotions qu'il faut apprivoiser. La peur que ton bateau se casse aussi en deux, les doutes... Il faut reprendre la route, mais je n'en avais pas le cœur. J'étais très affecté. Mon coach mental, Eric, mon partenaire le Directeur Général de Maître Coq, Christophe Guyony, mon équipe rapprochée, étaient là à mes côtés. Leurs mots m'ont aidé à surmonter cette épreuve. Il m'a fallu 24 heures pour me ressaisir et reprendre le fil de mon Vendée Globe.En 2008, votre première course du Vendée Globe s'est terminée en 24 heures et 12 ans plus tard vous êtes de retour, quelle est selon vous la différence qui vous a permis non seulement de terminer la course mais aussi de la gagner ?
Mes deux projets n'ont pas été préparés de la même manière. En 2008, j'ai pris du retard dans toute ma préparation. Un partenaire m'a lâché au dernier moment. Je suis partie exténuée.Le projet Maître CoQ a démarré en 2018. Mon partenaire m'a donné les moyens de m'entourer d'une belle équipe de personnes qualifiées dans tous les domaines. J'ai appris à déléguer que ce soit sur la gestion de l'entreprise ou sur les différents chantiers de préparation technique du bateau tout en me tenant informé de ce qui se passait afin de pouvoir réparer si besoin en course. J'ai pu me préparer physiquement et mentalement. Ce confort matériel, l'équipe et le temps (2 ans de préparation) sont des éléments clés de notre réussite.
Photo : Jean-Marie Liot/Maître Coq
Pendant la course, Quand avez-vous réalisé que vous aviez peut-être une chance de gagner ? Et qu'avez-vous fait à ce moment-là ?
Jusqu'au bout, je me suis battu car rien, rien n'était gagné, même à 24 heures de l'arrivée. Lorsque Charlie a franchi la ligne, j'ai demandé à mon équipe de calculer avec le temps de réparation, l'heure à laquelle je devais franchir la ligne pour arriver victorieux. Quand j'ai eu la réponse, je n'ai eu qu'une idée : travailler encore plus dur pour y arriver ! J'ai osé prendre quelques risques mesurés... Et nous l'avons fait !Pensez-vous qu'il y a d'autres améliorations à apporter au bateau ?
Bien sûr qu’il y a des améliorations à apporter. Travailler sur les foils par exemple. Mon bateau a été mis à l'eau en 2015 et, comme nous avions choisi la fiabilité, nous n'avons pas entrepris de travaux sur les foils qui sont ceux d'origine. Mais quelqu'un qui rachète Maître CoQ IV aujourd'hui a une grande marge de progression en termes de performance. Et si les travaux sont faits rapidement, il reste trois ans pour fiabiliser l'ensemble avant le prochain Vendée Globe...Allez-vous participer au Vendée Globe dans 4 ans pour essayer de la remporter une deuxième fois de suite ?
Naviguer encore et toujours, bien sûr. Je suis en train de réfléchir au futur. S'engager dans une autre campagne du Vendée Globe est très engageant. Il ne faut pas brûler les étapes de la réflexion.Entre la Route du Rhum, la Transat Jacques Vabre, etc. vous avez participé à de nombreuses courses internationales. Parlez-nous de l'expérience qui vous a le plus marqué dans le monde de la régates ?
Chaque course me laisse de nombreux souvenirs. Tous bons, car notre capacité à éluder les choses douloureuses est phénoménale. La course qui m'a le plus marqué reste ma Mini-Transat, que j'ai gagnée en 2001.Quelles sont vos passions en dehors du monde de la voile ?
J'aime tous les sports de glisse : le surf, le kite, le ski. J'aime faire du vélo.Mais mon autre passion, c'est le rugby ! J’aurai bien voulu en faire mon quotidien d’ailleurs… Je suis un fervent supporter du Stade Rochelais ! Je ne rate aucun de leurs matchs ! Photo : Jean-Marie LIOT/Maître CoQ
Avec autant de régates, de récompenses et d'expériences derrière vous, quel est votre prochain objectif ?
Joker ! (rire)Merci beaucoup pour votre disponibilité, et encore félicitations pour cette grande victoire ! PALMARÈS
2020-21 : Vainqueur du Vendée Globe (80j 03h 44 m 46s - 10h15 de bonification)
2020 : Vendée-Arctique-Les Sables d'Olonne - 6ème
2019 : Transat Jacques Vabre - 11ème
2019 : Défi Azimut - 4ème
2019 : Rolex Fastnet Race - 6ème
2019 : Bermudes 1000 Race - 2ème
2018 : Route du Rhum-Destination Guadeloupe - ABD
2017: Transat Jacques Vabre - 5ème IMOCA
2015 : Transat Jacques Vabre - 1er Class40
2015 : Les Sables- Horta - Les Sables - 1er Class40
2015 : Normandy Channel Race - 2ème Class40
2014 : Route du Rhum -Destination Guadeloupe - 7ème Class40
2013: Transat Jacques Vabre - 4ème Class40
2011 : Transat Jacques Vabre - 1er Class40
2010 : Transat AG2R - 11ème
2008-09: Vendée Globe - ABD
2008 : Transat Quebec - Saint-Malo - 2ème
2001 : Transat 6.50 - Vainqueur