Violette Dorange (2001) est la plus jeune d'une fratrie de trois enfants résidant à La Rochelle. Elle a commencé à naviguer à l'âge de 6 ans sur l'Optimist bien qu'elle ait été très réticente au début. A 15 ans, en 2016, elle est devenue la première femme à traverser la Manche en 15 heures sur un Optimist. Elle a également été la première à traverser le détroit de Gibraltar en Optimist, en 5 heures et 27 minutes.
Déjà habituée à établir des records, elle ne s'est pas arrêtée là et a participé à l'âge de 18 ans à la Mini Transat, devenant ainsi la plus jeune femme à participer à cette régate.
Si tout va bien, en 2024, notre jeune navigatrice sera probablement la plus jeune à participer au Vendée Globe.
Nous avons rencontré Violette après sa superbe neuvième place à la Transat en double Concarneau-St Barthélémy avec Alan Roberts.
A la deuxième étape, la vie à bord était également difficile ; j'étais mouillé et j'avais froid. Pourtant, j'ai adoré l'expérience parce que je voulais le faire, et juste après, j'ai voulu continuer et le faire sur un bateau encore plus grand. Et lors de la deuxième traversée de l'Atlantique, c'était en double sur un Figaro. Le niveau est beaucoup plus élevé et il y avait un vrai jeu stratégique tout au long de la course, nous avions les positions des concurrents et c'était assez excitant. Et la vie à bord était plus facile car nous étions en double et le sommeil est plus facile à gérer. Je l'ai vécu beaucoup plus facilement et c'était très beau et je suis contente surtout parce que nous avons terminé neuvième sur dix-huit, donc pour moi c'est un top 10 dans la poche et je suis très satisfaite.
Solitaire du Figaro : 30e
-2019
Mini Transat : 16e
-2018
Championnats du Monde Jeunes en 420 à Corpus Christi (États-Unis) : médaille de bronze
-2017
Championnats d'Europe 420 à Athènes : Médaille de bronze.
Championnats du Monde Jeunes en 420 à Sanya (Chine) avec Camille Orion.
-2016
Championnats du Monde Jeunes en 420 : Médaille de Bronze 2016 avec Camille Orion.
2e Coupe Nationale d'été 420 avec Camille Orion.
-2015
Championnat d'Europe Optimist : 4e
Déjà habituée à établir des records, elle ne s'est pas arrêtée là et a participé à l'âge de 18 ans à la Mini Transat, devenant ainsi la plus jeune femme à participer à cette régate.
Si tout va bien, en 2024, notre jeune navigatrice sera probablement la plus jeune à participer au Vendée Globe.
Nous avons rencontré Violette après sa superbe neuvième place à la Transat en double Concarneau-St Barthélémy avec Alan Roberts.
Photo : Bernard Lebars
1-Dites-nous en plus sur vous, d'où vient votre passion pour la mer en général et pour la voile ?
C'est un sport familial. En fait, je suis la plus petite de trois enfants et mes parents nous ont inscrits à un sport de mer car nous avons la chance d'habiter près de La Rochelle. J'ai donc suivi mon grand frère et ma grande sœur pour faire de la voile. Au début, je n'aimais pas trop ça car c'est froid et humide. J'étais sur un Optimist au début et je pensais que ça n’avançait pas. Mais petit à petit, j'y ai pris goût. Quand j'ai commencé à faire de la compétition, j'ai vu que ça se passait bien, et puis je suis allée en Argentine pour faire les championnats du monde de voile, et c'est là que le déclic s'est produit. J'ai commencé à aimer voyager et participer à des compétitions de voile. Et aujourd'hui, c'est une véritable passion, avec la découverte de la course au large. Pour moi, cela a été un vrai changement car il y a une infinité de domaines dans lesquels on peut progresser et c'est assez addictif. J'adore la course au large et je veux en faire un métier et devenir skipper professionnel.2-Quel est le rôle de vos parents dans votre carrière de skipper professionnel ?
Ma mère a le rôle d'une mère qui est là pour m'aider et m'aimer. Elle me soutient et n'intervient pas trop dans le sport. Mon père, quant à lui, m'apporte un soutien logistique. Il m'a toujours dit que si j'avais un projet à réaliser, il m'aiderait à le faire. Et cela a commencé par la traversée de la Manche sur un Optimist. C'était un petit rêve et un défi et il a eu le courage de le réaliser. Il m'aide aussi pour tout ce qui est un peu compliqué à faire à mon âge, comme la rédaction de documents, la gestion d'une entreprise, etc. J'ai encore du mal à tout comprendre, alors il me donne un coup de main. Il me donne aussi des conseils, mais il ne se mêle jamais de ce qui est sportif. C'est une règle entre nous, car j'ai mes entraîneurs, et lui il est le papa qui m'aide à réaliser mon projet.Photo : Bernard Lebars
3-Votre frère Charles est 3 fois champion du monde ISAF, la voile est-elle une passion familiale dans la famille Dorange ?
C'est vraiment une affaire de famille. Ma sœur a aussi fait de la voile et elle a arrêté pour ses études. Charles et moi continuons à naviguer, car nous voulons devenir des navigateurs professionnels. Il est trois fois champion du monde en catamaran, et c'est vraiment impressionnant, son rêve aujourd'hui est de participer à la Volvo Ocean Race ou à l'America's Cup et mon rêve est d'être sur la ligne de départ du Vendée Globe 2024.4-Comment parvenez-vous à concilier vos études et les compétitions ?
Au lycée, j'étais en sport-études où j'avais trois entraînements par semaine et maintenant je suis une formation d'ingénieur à l'INSA de Rennes. Il y a tout un emploi du temps adapté pour les sportifs de haut niveau. Nous sommes toute une section de sportifs et nous pouvons aménager notre emploi du temps comme nous le souhaitons. Je fais un sport de voile et c'est un sport qui est loin de Rennes donc je dois me déplacer, c'est pourquoi je pars souvent plusieurs jours. Alors c'est vrai que je ne suis presque jamais à l'école. Mais je rattrape les examens et je travaille de mon côté en parallèle. Par exemple, je n'étais pas très présente pendant le trimestre et ils ont organisé un rattrapage uniquement pour moi, ce qui était vraiment génial. Je l'ai fait alors que tout le monde est en vacances en ce moment.Photo : Bernard Lebars
5-Vous envisagez de participer au Vendée Globe 2024 et vous serez certainement à 23 ans la plus jeune participante de tous les temps au prochain Vendée Globe. Est-ce que cela vous fait peur ou vous motive ?
C'est une vraie motivation. Le Vendée Globe est un rêve que j'ai depuis que je suis toute petite et cela fait deux ans que je me prépare pour le Figaro et je sais que je serai la plus jeune. J'étais déjà la plus jeune à traverser la Manche et l'Atlantique, puis à faire le Figaro et ça me motive parce que je me dis que je n'ai rien à perdre. Donc si je bats les plus expérimentés, temps mieux, donc j'ai tout à gagner.6-Lorsque l'on a une vingtaine d'années, il peut être très difficile de s'engager autant dans des projets aussi sérieux que des compétitions qui demandent de l'endurance. Au niveau de votre préparation, quelle est votre routine quotidienne ?
Ce ne sont pas des routines quotidiennes, ce sont plutôt des stages d'entraînement. Je vis normalement, je n'ai pas de régime alimentaire strict, la voile est un sport assez irrégulier en termes de rythme alors je m'entraîne une semaine tous les quinze jours, et tout au long de la semaine nous avons des entraînements sur l'eau ou nous avons des entraînements météo, électronique, etc. Ensuite, j'ai deux préparations physiques par semaine en plus de la voile et j'ai aussi une préparation mentale.Photo : Bernard Lebars
7- Qu'avez-vous appris des deux courses au large auxquelles vous avez participé, et comment cela influence-t-il votre préparation ?
La traversée de l'Atlantique à bord d'un Mini 6.50 a été ma toute première aventure au large. C'était très dur parce que lors de la première étape, j'ai eu des problèmes avec l'électronique et je n'avais plus de batterie au bout du troisième jour. C'était dur physiquement et mentalement parce que je ne pouvais pas mettre le pilote automatique, alors je n'ai presque pas dormi.A la deuxième étape, la vie à bord était également difficile ; j'étais mouillé et j'avais froid. Pourtant, j'ai adoré l'expérience parce que je voulais le faire, et juste après, j'ai voulu continuer et le faire sur un bateau encore plus grand. Et lors de la deuxième traversée de l'Atlantique, c'était en double sur un Figaro. Le niveau est beaucoup plus élevé et il y avait un vrai jeu stratégique tout au long de la course, nous avions les positions des concurrents et c'était assez excitant. Et la vie à bord était plus facile car nous étions en double et le sommeil est plus facile à gérer. Je l'ai vécu beaucoup plus facilement et c'était très beau et je suis contente surtout parce que nous avons terminé neuvième sur dix-huit, donc pour moi c'est un top 10 dans la poche et je suis très satisfaite.
8- En ce moment, vous vous préparez pour 2 courses : Le Tour de Bretagne à la Voile et La Solitaire du Figaro, comment se passe la préparation physique et psychologique ?
La Solitaire du Figaro est le deuxième grand objectif après la Transat cette année. Je vais reprendre l'entraînement, faire des stages, la préparation physique sera toujours trois séances par semaine et c'est tout. Je vais reprendre le rythme normal et je vais essayer de préparer au mieux mon bateau en termes de préparation, de bricolage à bord et tout ça. Je sais aussi faire beaucoup d'entraînement sur la météo pour être prête pour la course en solitaire.Photo : Bernard Lebars
9-Vendée Globe 2024, un objectif réalisable, en termes de logistique, quels sont les besoins actuels ?
C'est vrai que je suis assez jeune, je n'ai pas encore beaucoup d'expérience. Mais je suis vraiment déterminée, je veux vraiment y aller. Cela fait deux ans que je fais le Figaro. Et ça commence à se concrétiser. La seule petite incertitude quant à ma présence ou non sur la ligne de départ du Vendée Globe, ce sont les partenaires. Trouver les financements, les sponsors qui veulent participer à ce projet et soutenir la Fondation Apprentis d'Auteuil et le projet Vendée Globe. C'est la seule incertitude, mais j'espère que ça va marcher.10-Quel est clairement le projet de la régate à la voile " DeVenir " ?
Il y a deux ans, j'ai découvert la Fondation Apprentis d'Auteuil et l'idée est aussi de partager l'aventure avec tous ces jeunes défavorisés et toutes les équipes qui y travaillent. Le but est de partager avec eux comment j'ai eu la force de traverser les océans, de faire le tour du monde à la voile sans escale et de leur donner la force d'avancer dans leur propre vie et de leur montrer qu'ils peuvent atteindre et réaliser leurs rêves. “DeVenir” c’est le nom qu’on a donné au bateau qui rassemble, la Fondation, les partenaires, les jeunes et ceux qui soutiennent le projet financièrement. “DeVenir” c’est un mot qui me définit, je suis jeune et je suis en devenir d’être skippeuse professionnelle et d’arriver jusqu’au Vendée Globe et puis les jeunes aussi ont un avenir à eux, ils sont en devenir, ce qui nous rassemble.Photo : Bernard Lebars
11-Quelle a été de loin la plus grande difficulté que vous avez rencontrée en pleine mer ?
Je pense que c'était ma première peur en course au large. La première fois que j'ai eu un gros coup de mistral en Méditerranée sur mon Mini 6.50. J'étais vraiment pétrifié de peur et je pense que c'était la plus grande difficulté. Depuis, j'ai été confronté à plusieurs tempêtes et les peurs se sont estompées, j'ai aussi travaillé là-dessus dans ma préparation mentale et aujourd'hui je n'ai plus peur. La pire chose qui puisse m'arriver est un dégât matériel mais j'essaie de dédramatiser et quand je suis au milieu d'une tempête je dis “fait ce qu'il y a à faire et puis ça passera.”12-Avez-vous des conseils à donner à ceux qui n'ont pas encore toute l'expérience, qui sont jeunes mais qui rêvent grand comme vous ?
Mon premier conseil est d'être déterminé. Ensuite si vous avez un objectif et un vrai défi à relever, il faut en parler autour de vous. J'ai eu la chance d'avoir mon père à côté de moi à qui j'ai dit " C'est un rêve, , est-ce qu’on le fait ou pas ?” Il n'a pas trop hésité et il m'a aidé à le faire. Peut-être que si on parle aux gens autour de nous, on trouvera quelqu'un qui pourra nous aider à le réaliser et enfin, il faut avoir la force d'aller jusqu'au bout malgré les difficultés.Palmarès
-2020Solitaire du Figaro : 30e
-2019
Mini Transat : 16e
-2018
Championnats du Monde Jeunes en 420 à Corpus Christi (États-Unis) : médaille de bronze
-2017
Championnats d'Europe 420 à Athènes : Médaille de bronze.
Championnats du Monde Jeunes en 420 à Sanya (Chine) avec Camille Orion.
-2016
Championnats du Monde Jeunes en 420 : Médaille de Bronze 2016 avec Camille Orion.
2e Coupe Nationale d'été 420 avec Camille Orion.
-2015
Championnat d'Europe Optimist : 4e