Retour sur le palmarès du champion du monde en titre de slalom, Annonces du Bateau est parti à la rencontre de Pierre Mortefon.
En 2015, il crée la surprise générale en remportant le légendaire DÉFI WIND en étant l’un des navigateurs hors concours de la saison.
Nous avons pu discuter avec le navigateur français pour découvrir son histoire et les passions de ce phénomène de la voile.
Sa passion pour la voile l’a vite emmené sur la scène des compétitions mondiales où il s’est fait un nom. Sa première participation à la coupe du monde s’est terminée avec un classement dans le top 15 et à partir de là notre véliplanchiste va très vite s’habituer aux podiums nationales et internationales. Pierre Mortefon est 5 fois champion de France et après avoir partagé 4 fois le podium du mondial, il est entré dans l’histoire en inscrivant son nom sur le trophée de Champion du monde PWA dans la discipline du slalom en 2019. Ce sacre qu’il a cherché pendant 6 saisons lui a valu beaucoup d'efforts et de travail acharné.
Source : Robin Christol
Photo : Robin Christol
Merci beaucoup pour votre disponibilité et encore bravo pour ce beau parcours.
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- Pierre Mortefon
- MortefonWatersports
- 5 fois champion de France, le Français est devenu champion du monde du Slalom en 2019 après avoir été 2 fois vice-champion en 2015 et 2016.
- Dans cette interview il nous a raconté ses origines, sa passion pour la voile, et bien sûr ses futurs projets.
Photo : Robin Christol
Né dans le sud de la France à Narbonne, Pierre Mortefon a grandi sur les vagues et dans les vents forts. Il commence à naviguer à 6 ans sur l’Optimist (petit dériveur en solitaire), mais il n’a pas su résister à la force des vents et à l’adrénaline du surf, puisqu’il s’est vite retrouvé sur une planche à voile.En 2015, il crée la surprise générale en remportant le légendaire DÉFI WIND en étant l’un des navigateurs hors concours de la saison.
Nous avons pu discuter avec le navigateur français pour découvrir son histoire et les passions de ce phénomène de la voile.
Sa passion pour la voile l’a vite emmené sur la scène des compétitions mondiales où il s’est fait un nom. Sa première participation à la coupe du monde s’est terminée avec un classement dans le top 15 et à partir de là notre véliplanchiste va très vite s’habituer aux podiums nationales et internationales. Pierre Mortefon est 5 fois champion de France et après avoir partagé 4 fois le podium du mondial, il est entré dans l’histoire en inscrivant son nom sur le trophée de Champion du monde PWA dans la discipline du slalom en 2019. Ce sacre qu’il a cherché pendant 6 saisons lui a valu beaucoup d'efforts et de travail acharné.
1-Dites-nous en plus sur vous, d'où vient votre passion pour la mer en général et pour la voile ?
J’ai aujourd’hui 31 ans, né à Narbonne j’ai grandi à Port la Nouvelle au bord de la Méditerranée et je vis toujours dans la région. Mon père a toujours aimé la mer et habitant sur la plage, mon frère, ma sœur et moi avons très vite mis la tête sous l’eau ! J’ai eu la chance de faire beaucoup de promenade étant petit à côté d’un club de voile et j’ai tout simplement eu un jour l’envie d’essayer et j’ai commencé par l’optimist. J’avais attrapé le virus et le temps sur l'eau est devenu une addiction ! J’ai ensuite commencé la planche à voile, gravi les différents échelons jusqu'à en faire mon métier aujourd’hui.2-Comment vous préparez-vous physiquement et psychologiquement pour une course aussi éprouvante que le slalom ?
C’est une préparation bien ficelée, on parle du sport de haut niveau. J’ai un préparateur physique, mental. Tout est assez bien organisé même si je reste 100% maître de mon projet et de son organisation. Je m'entraîne tout au long de l’année avec en général un break en décembre. C’est important d’être bien préparé car la saison est normalement assez longue d'avril à novembre. Il est important de répondre présent tout au long de l’année mais aussi d’éviter les blessures car les contacts et les crash peuvent être violents.3-Quand avez-vous réalisé que vous pouviez passer de la passion à la profession ?
Cela a mis longtemps mais cela s’est fait naturellement ! Je n’ai jamais dit ouvertement que je serais professionnel, par contre j’y ai cru. Mes parents m’ont toujours poussé et soutenue à suivre un cursus scolaire et validé un diplôme d’étude supérieure. C’est ce que j’ai fait jusqu’à l’obtention de mon Diplôme de l’Ecole de Commerce de Montpellier c’est à ce moment là que j’ai décrété de me laisser 3 ans pour ne pratiquer que le sport et voir où cela me mène. A l’issue de ces 3 années, je signais mon premier podium sur la Coupe du Monde.Photo : Robin Christol
4- Quelles sont vos passions en dehors du monde nautique ?
J’adore le sport en général et je suis plus ou moins toute l’actualité sportive et les différents championnats. J’aime aussi la nature en général, bien sûr la mer et tout le reste. J’aime être dehors et profiter de tout ce qui m’entoure !5-Le monde est encore en plein bouleversement et en pleine transformation à cause du coronavirus, comment avez-vous vécu le confinement l'année dernière ?
C’était un peu comme beaucoup de monde, bizarre et spécial à gérer. Dans un premier temps, c’était presque positif… J’ai pu souffler, me reposer et découvrir ce qu’était être papa à temps complet. Ensuite c’est sûr que ça n’a pas été rigolo longtemps et ça continue d’ailleurs à être difficile que ce soit d’un point de vue professionnel avec la négociation des contrats, les compétitions, les voyages et autres. Mais personnellement aussi, avant j’avais une vie très calée, très organisée et là c’est plus dur, il faut être capable de s’adapter ! mais on apprend …7- Vous accordez beaucoup d'importance au matériel et à la logistique, quel matériel utilisez-vous pour vos courses et quels paramètres utilisez-vous pour choisir ?
Ma discipline le slalom est bien sûr une discipline bien sûr technologique et le matériel est important. J’ai des partenaires équipementiers qui sont les mêmes depuis de nombreuses années et nous avons su avec les designers et shapers tisser des liens particuliers. Ils comprennent mes besoins et nous travaillons ensemble sur comment y parvenir. Il y a beaucoup de discussions, d’essais ... D’un point de vue organisationnel et logistique ce n’est pas toujours simple puisque beaucoup de voyages se font en avion et je voyage toujours avec mon matériel ( en moyenne 150 kg ), il y a parfois des retards de la caisse, mais globalement grâce à une bonne organisation tout se passe bien.8-Quelle est la course la plus difficile à laquelle vous avez participé et pourquoi ?
C'est sûrement le DÉFI WIND. Une course qui a eu lieu à Gruissan dans le sud de la France, sur la plage qui m'a vu grandir. C'est la plus grande course du monde, 40 km, 1500 participants et elle est généralement disputée dans des conditions de vent fort avec la mythique tramontane. Je l'ai remportée 2 fois et c'est à chaque fois une fierté en tant que local mais aussi en tant que véliplanchiste car c'est celle qui compte le plus de participants, c'est énorme !9- Vous avez participé à de nombreuses courses nationales et internationales. Racontez-nous l'expérience qui vous a le plus marqué dans le monde des régates ?
Il y a beaucoup d'anecdotes sur les nombreux événements auxquels j'ai participé, ce n'est pas facile à choisir. Je reviendrais peut-être sur une des courses que nous avons eues en 2019 sur l'île de Fuerteventura, toute la semaine la lutte a été très serrée avec un Italien et un autre Français mes principaux concurrents pour le titre mondial. Et dans l'une des manches, il y avait 40 à 45 nœuds et les places changeaient sans cesse jusqu'à l'arrivée, chacun attaquait fort et dès qu'il le pouvait, le tout dans des conditions dantesques.Photo : Robin Christol
10-Quelle a été votre plus grande satisfaction tout au long de votre carrière professionnelle en tant qu'athlète ?
C'est mon titre de champion du monde ! Le fruit d'un long travail, beaucoup de combats, de temps passé, de sacrifices, j'ai raté plusieurs fois, j'ai même terminé une fois eaxco après 8 compétitions tout au long de l'année. Bref, aujourd'hui, c'est une satisfaction d'avoir atteint le graal.11- Suite à votre décision avec votre sœur Marion de créer "Mortefon Watersports", pouvez-vous nous expliquer le concept et les objectifs de ce projet ?
C'est un projet qui était important pour nous et ce, pour deux raisons. Nous l'avons mis en place chez nous, où nous avons grandi sur les sites qui ont fait de nous les personnes que nous sommes aujourd'hui. Et nous voulions aussi contribuer à ce sport, le partager avec des gens du monde entier. Le confinement nous a permis de prendre le temps de démarrer, la communauté de Narbonne nous a soutenu dans le projet et on s’est lancé. Le concept est particulier car nous sommes itinérants et nous nous rendons sur les meilleurs spots du jour J en fonction des stagiaires que nous avons et de leur niveau. C'est le vrai plus, cette année nous allons ouvrir une base à Port la Nouvelle mais nous allons continuer à nous déplacer pour que tout le monde progresse dans les meilleures conditions.12-Avec autant de régates, de récompenses et d'expériences derrière vous, quel est votre prochain objectif ?
Garder ce titre dans un premier temps puis j’aimerais continuer à vivre de ma passion tout en essayant de partager plus de temps en famille !Merci beaucoup pour votre disponibilité et encore bravo pour ce beau parcours.
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