Les nœuds font partie intégrante de la vie des marins que ces derniers soient débutants ou expérimentés. Un nœud mal fait, inadapté, peut être dangereux ; il est susceptible de faire rater une manœuvre, de provoquer un accident. Le matelotage est donc indispensable à bord. Que ce soit pour s’amarrer, remorquer, brider une écoute… il y a des nœuds marins qu’il faut impérativement maîtriser. Qu’il soit de chaise, de taquet, d’arrêt, de cabestan ou de grappin, chaque nœud a son utilité. Pas forcément difficile à réaliser, il doit devenir automatique. Le nœud en huit, de chaise, de cabestan, de taquet et le tour mort et deux demi-clés sont les cinq principaux mais d’autres peuvent rendre bien des services.
Les nœuds d'arrêts
Ce sont tous les nœuds, les knots, qui empêchent un cordage de ressortir d’un œillet, d’une poulie, d’un trou en général… Ils évitent au cordage de se défaire.
Le demi-nœud
C’est le plus simple. Rarement utilisé seul, il est à la base d’un grand nombre d’autres nœuds. Il est particulièrement difficile à défaire une fois qu’il est sous tension.
Le nœud de huit
C’est LE nœud d’arrêt. Il est utilisé pour terminer un cordage et a l’avantage de se dénouer très facilement tout en étant extrêmement solide. Il évite au cordage de sortir de la poulie, du bloqueur… Il n'abime par le cordage et s'avère plus gros qu'un nœud simple. Il doit toutefois être surveillé lorsqu’il est effectué sur une écoute de foc. Il faut alors prévoir une marge de sécurité d'une vingtaine de centimètres.
On croise les deux brins par-dessus puis par-dessous avant de rentrer dans la boucle ainsi formée (le puits). Une fois serré, il forme un beau huit.
Nœud de plein poing
Il peut être fort utile pour faire un œil au milieu d’un cordage ou bien pour supprimer une partie de cordage endommagée. Il est très solide mais également très difficile à défaire s’il a forcé.
Il s’agit d’une boucle, une ganse, avec laquelle on forme un demi-nœud. C’est très simple et il peut être bien pratique.
Nœud de drisse
Alternative au nœud de huit, il est un bon nœud d’arrêt qui peut être défait facilement et sa boucle sert de frein. Il permet de tourner une drisse, une écoute. Il se compose d’un entrelacement de cordes ; on commence par un nœud simple auquel on ajoute une ganse : c’est un nœud simple gansé.
Le nœud de capucin ou en queue de singe
Il forme un cylindre de cordage et permet d’alourdir une extrémité pour la lancer ou en faire une poignée. Son gros volume lui donne une grande résistance.
Quand il joint deux cordages de même diamètre, sa résistance à la rupture atteint environ 85 %. Sur des cordages de diamètres différents, cette résistance atteint 90 %.
Pour un beau nœud de capucin, on place les lignes en parallèle avant d’enrouler au moins cinq fois l’un des courants autour du dormant. On replie le bout pour le rentrer entre les deux dormants. On répète l’opération en sens inverse avec le deuxième courant et on serre pour rapprocher.
Les nœuds d’œil
En marine, l’œil est une boucle formée à l’extrémité d’un cordage.
Nœud de chaise ou œil pour une boucle
Avec le nœud de huit, il est sans doute l’un des plus connus et des plus utiles. Le « bowline knot » sert presque à tout et forme un œil (une boucle) qui ne glisse pas. On l’utilise pour l’amarrage, pour fixer des voiles, pour rabouter deux morceaux de cordages, pour attacher différents objets…
On commence par créer une boucle avec un dormant passant en dessous ; le couvrant fait un circuit dessus-dessous-dessus. C’est parfait pour résister aux fortes tractions. Il reste résistant tout en étant facile à défaire lorsqu’il n’est pas sous tension.
Une petite « comptine » permet de le mémoriser : « Le serpent sort du puits, tourne autour de l’arbre et retourne dans le puits ». On l’appelle aussi nœud de bouline.
Les nœuds d’ajuts ou d’assemblage
Ils permettent de relier deux cordages entre eux. En font partie le nœud plat, le nœud de pêcheur, le nœud d’écoute…
Nœud plat ou nœud d’Hercule
Simple à réaliser, il permet de réunir deux cordages de même diamètre. Il est souvent utilisé comme nœud provisoire car il devient très difficile à défaire s’il est trop serré. Il peut être réalisé sous tension, sert de nœud d’attache pour entourer un objet, fermer un paquet…
On commence par un premier nœud simple avant de réaliser un second nœud simple dans l’autre sens. Le résultat final est symétrique et les brins courts sortent du même côté.
Le nœud d’écoute
On le préfère au nœud plat car il est robuste, facile à faire et à défaire. Il tient bien même lorsque les cordages sont de diamètres différents mais moins lorsqu’il est sous tension.
Nœuds de dormant, d’accroche ou d’amarrage
Tour mort et deux demi-clés
Le tour mort et deux demi-clés pour tout amarrer ! Il est fiable, facile à faire et défaire même sous tension. Il sert à l’amarrage ou à la fixation d’un pare-battage. C’est le nœud à connaître si vous souhaitez n’en apprendre qu’un seul ! On l’utilise sans modération car il est efficace, rapide à réaliser même sous tension et se largue facilement.
Le premier tour mort permet d’arrêter le cordage. On commence par faire un tour mort sur l’anneau, on réalise une première demi-clef (un nœud simple) avant de faire la seconde dans le même sens.
Nœud de grappin
Nœud de grappin ou nœud d’ancre presque identique au précédent mais la première demi-clef passe dans le tour mort pour le rendre encore plus solide. On l’utilise pour relier une ancre à une ligne de mouillage. Un tour mort, une première demi-clef avec le bout passant à l’intérieur du tour mort puis une seconde demi-clef dans le même sens.
Le nœud de cabestan
Il est le nœud d’amarrage par excellence mais n’aime pas être détendu. Il doit donc être sous tension en permanence pour ne pas glisser. En effet, les deux brins se serrent indépendamment sous la traction mais se desserrent quand la tension se relâche. Les marins s’en servent pour frapper (fixer) une amarre sur une bitte, accrocher un pare-battage… Il doit être réalisé en tournant toujours dans le même sens mais si les extrémités du cordage ne peuvent être utilisées, on peut prendre le cordage en double.
On commence par un tour mort avant de croiser le courant par-dessus le dormant ; on continue à tourner dans le même sens, on forme une clé en passant sous le courant et on serre en tirant courant et dormant en même temps.
Le nœud de taquet
Le nœud de taquet est utilisé pour brider une écoute ou une amarre. On dit qu’on tourne un taquet. C’est un blocage réalisable et largable sous tension. Il se défait aisément même quand l’amarre est mouillée tout en permettant de fixer solidement une corde sur un taquet.
On commence par un tour mort complet, on croise en huit et on réalise une demi-clé finale qui doit être dans le sens du croisement. On obtient un amarrage solide et efficace.
Le nœud de grappin ou nœud d’ancre
Il est idéal pour fixer un objet lourd au bout d’un cordage. On le recommande pour les amarrages métalliques. Simple à réaliser, il est résistant et sûr. Il ne glisse pas et n’abîme pas ce qu’il serre. Il peut être difficile à défaire mais c’est parfait pour relier une ancre à une ligne de mouillage.
On commence par deux tours morts autour de l’anneau avant de passer le courant entre l’anneau et les tours morts. On peut compléter par une ou deux demi-clés ou même un nœud de chaise pour encore davantage de sécurité. En effet, ce nœud a tendance à se défaire tout seul par tractions intermittentes surtout si le diamètre de l’anneau est inférieur à celui de l’amarre. C’est un nœud utile et pratique avec une résistance de rupture supérieure à 75 %.
Le nœud de vache
Ce nœud courant sert à relier deux extrémités de cordage de même diamètre. Il est constitué de deux demi-nœuds dans le même sens. On l’utilise lorsqu’il ne faut pas forcer car il a tendance à glisser. On peut s’en servir pour diminuer la voilure…
Il commence comme le nœud plat mais les deux nœuds simples sont réalisés dans le même sens.
Pour en savoir plus sur :
- 5 erreurs courantes dans la navigation de plaisance
- Le Code international des signaux