Le navigateur Jimmy Cornell, auteur des ouvrages de référence que sont Routes de grande croisière, Escales de grande croisière ou encore l’Atlas des océans, est un fervent partisan du dériveur intégral. Si avec moins d’un mètre de tirant d’eau on peut explorer des lieux auxquels les quillards ne peuvent pas accéder, les avantages vont bien au-delà :
- Possibilité de très bien s’abriter en cas de fort coup de vent, jusque dans la mangrove lors du passage d’un cyclone par exemple
- Le fond plat permet de s’échouer n’importe où de façon très stable.
- En cas de zone mal cartographiée ou d’erreur de navigation, heurter le fond avec la dérive sert d’alerte et ne porte pas à conséquence.
- En remontant la dérive au portant on améliore les performances.
- Dans la mer formée, relever la dérive évite l’effet croche-pied d’une quille, et la douceur de mouvement dans le gros temps est toujours une bonne surprise pour les nouveaux venus au dériveur intégral.
- La mauvaise réputation des dériveurs au près est en partie infondée. Avec les normes actuelles, le rapport de lest est égal à celui d’un quillard et la dérive au profil parfait peut descendre plus profond qu’une quille en position basse, sans obérer le programme du bateau. Avec de belles voiles, une carène propre, et en lofant progressivement, on peut remonter à 35 degrés du vent apparent à bonne vitesse.
Allures 40.9
Plus petit modèle de ce chantier qui a fait une entrée fulgurante dans le monde de la grande croisière au début du millénaire, l’Allures 40.9 en reprend tout l’ADN. Ce dériveur intégral à la coque aluminium en forme dessinée par Berret Racoupeau Yacht Design bénéficie donc, comme tous les Allures, d’un pont en polyester. Outres des lignes plus élégantes, ce dernier facilite la pose de l’accastillage, réduit les risques de condensation et élimine toute problématique de peinture sur alu.
A l’intérieur, la version deux cabines est forcément la plus plébiscitée car ménageant un grand local technique à l’arrière tribord. Un espace recherché lorsque l’on part en grande croisière, car entre avitaillement et pièces techniques, des rangements en nombre sont indispensables. En mer, sa facilité de manœuvre n’empêche pas des performances supérieures à ce que l’on pourrait attendre, tout en maintenant le plus souvent l’équipage au sec dans un cockpit bien protégé.
Longueur : 12.65m – Largeur : 4.15m – Tirant d’eau : 1.06/2.75m – Déplacement 10.9T – SV : 87.5 m²
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OVNI 370
Chez Alubat, référence du dériveur intégral alu de grande croisière depuis 50 ans, nous aurions pu choisir de vous parler de l’excellent Ovni 430, mais il était vraiment impossible de passer à côté du 370. Juste en dessous de 12m de long et dans un budget contenu, il offre tout ce que l’on attend d’un bateau hauturier. Sa carène moderne, large jusque loin devant, presque un scow, lui apporte puissance, stabilité et volume intérieur. Le dessin original du roof offre une vue panoramique sur l’extérieur tout en protégeant parfaitement les occupants du cockpit. La large jupe surmontée d’un solide arceau est une composante indispensable des bateaux de grand voyage, à bord desquels les allers-retours en annexe, la baignade et la pêche sont des activités quotidiennes.
Longueur : 11.95m – Largeur : 3.99m – Tirant d’eau : 0.92/3.08m – Déplacement 9.4T – SV : 69 m²
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BESTEVAER 36 S/Y
C’est vrai qu’il ne fait pas 12m, mais ce serait une faute de ne pas évoquer KM Yachts dans une sélection de dériveurs intégraux. Le spécialiste néerlandais de l’aluminium propose en effet ce qui est certainement le plus petit des voiliers d’exploration. Son design signé Gerard Dijkstra est reconnaissable entre tous avec ses bordés très verticaux, ses petits hublots ronds et surtout l’incontournable timonerie. La facilité d’échouage et la stabilité du bateau au sec ont été particulièrement soignées. Tout à fait dans l’air du temps, l’aluminium dont est constitué le Bestevaer 36 est issu à 60% d’alu recyclé. Et comme en grande croisière l’autonomie énergétique est clé, les sources d’énergie renouvelables ont été privilégiées avec à la fois de l’hydro-génération, du solaire et de l’éolien. Un grand 41 pieds (13.64) étant en préparation, KM Yachts avait vraiment toute sa place dans cette sélection.
Longueur : 10.95m – Largeur : 3.80m – Tirant d’eau : 0.7/2.4m – Déplacement 7.8T – SV : 70 m²
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CORDOVA 40 SP
En tout juste 12 mètres, le chantier Normandy Yacht Service propose deux variations autour de son dériveur intégral tout aluminium, dont une séduisante version avec salon de pont baptisée SP. Solidement construit par l’équipe menée par un ancien du chantier Garcia, ce véritable baroudeur permet d’affronter toutes les conditions bien à l’abri dans sa timonerie. Elle abrite également le carré et la cuisine en long sur tribord, avec vue panoramique donc. En contrebas, cabines, salle d’eau et un incontournable ensemble local technique / soute à voile se partagent l’espace. Tant le volume des rangements disponibles que celui des réservoirs d’eau et de gasoil confirment la vocation grand voyage de ce plan signé Jean-François André. A l’échouage, safran et hélice sont bien protégés. La plupart des manœuvres reviennent au cockpit très protégé, mais circuler sur le pont reste sécurisant, jusqu’à aller frapper l’amure de gennaker sur la delphinière faisant à la fois office de davier et de bout-dehors.
Longueur : 11.98m – Largeur : 4.15m – Tirant d’eau : 0.9/2.7m – Déplacement 9.5T – SV : 85.5m²
ET LES OCCASIONS ?
Avec 50 années de production pour Alubat, et respectivement 25 et 20 pour KM Yachts et Allures Yachting, vous trouverez de nombreux modèles de seconde main de ces marques spécialisées dans le dériveur intégral. D’autres chantiers ont, soit disparu, soit ne produisent plus de dériveurs intégraux car ils considèrent que c’est un marché de niche trop petit pour une véritable industrialisation. Mais n’hésitez pas à parcourir les voiliers disponibles à la vente sure notre site internet car de nombreux dériveurs intégraux d’occasion y figurent.
Voyez par exemple le constructeur britannique Southerly, avec notamment le 42 RST. C’est un vrai bateau de grande croisière, mais en polyester, qui réussit à réunir à la fois, performances intéressantes, salon de pont et tirant-d’eau réduit. Si malheureusement la gamme Feeling a disparu des catalogues, jetez donc un coup d’œil au Feeling 39 DI, un plan Briand qui a connu plusieurs versions de carré et de cockpit. Attention à ne pas le confondre avec le plan Gilles Vaton, lui aussi dénommé Feeling 39 DI, mais qui est en réalité un Kelt 39 DI rebadgé. Il vaut pourtant le détour avec son carré arrière original, sa couchette double avec vue sur mer, et sa dérive sabre. Citons également l’Alliage 41, un plan Racoupeau dont le chantier soignait particulièrement les aménagements. Enfin, les grands chantiers se sont aussi essayés à la spécialité avec, à l’image par exemple de Dufour avec son 39 Classic DI.
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