Notre planète est fragile ! Hausse des températures, inondations, sécheresses…. sont des phénomènes de plus en plus fréquents et l'écosystème marin est en péril. Une personne ne peut sauver la planète mais si chaque navigateur adopte les bons gestes, il est possible d’inverser la tendance. Prendre conscience de son comportement, de la fragilité des mers et océans est essentiel. La navigation responsable est à portée de tous. Certaines espèces marines ont déjà disparu, d’autres sont en voie de disparition comme les coraux. Faire marche arrière est impossible mais il faut arrêter le massacre. Même avec des voiliers ou des catamarans, la navigation 100% écologique est difficile. Toutefois, en prenant les bonnes habitudes, on limite son impact environnemental. Réduire la vitesse, entretenir son moteur, privilégier les moyens de navigation naturels, respecter les zones protégées, limiter la consommation d’eau douce, gérer ses déchets, opter pour un moteur de bateau écologique… autant de « petits » gestes qui peuvent faire la différence. Voici quelques conseils pour une navigation plus « verte ».
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Navigation écologique : une prise de conscience avant tout
La navigation écologique doit passer par la prise de conscience que l’écosystème marin est fragile. On ne peut pas sauver tout seul la planète mais les petits efforts de chaque plaisancier permettent de réduire l’impact environnemental. La prise de conscience doit être collective et chacun doit se sentir responsable. Toute activité est plus ou moins polluante et même si 80% de la pollution des océans provient d’activités terrestres, il est urgent de prendre conscience de la situation. Si vous devez investir, optez par exemple pour du renouvelable : pour les petites ou grandes croisières, les besoins électriques à bord peuvent être partiellement assurés par une éolienne, un panneau solaire, une hélice à pâles mobiles… Adoptez des gestes simples qui peuvent faire toute la différence.
Pourquoi la navigation écologique ?
Les mers et océans sont essentiels à la vie sur terre ; ils fournissent de l’oxygène et absorbent du CO². Ils sont indispensables pour lutter contre les changements climatiques tout en abritant une biodiversité incroyable et menacée. Certaines espèces marines ont déjà disparu ; d’autres sont en voie de disparition. Les coraux sont en péril. Même si généralement il est impossible de revenir en arrière, il est urgent de faire en sorte que les dégâts s’arrêtent. Entre huit et douze millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans les océans ; il est de notre responsabilité à tous de protéger ces derniers. Chacun peut faire les bons choix et adopter une pratique respectueuse de la mer.
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Les conseils pour une navigation écologique
Une navigation 100% écologique est difficile mais de nombreux gestes, habitudes, réflexes peuvent contribuer à une meilleure protection de la biodiversité marine et à limiter son empreinte écologique. À quai ou en mer, ayez les bons réflexes et suivez ces quelques conseils.
Réduire la vitesse
La consommation de carburant étant proportionnelle à la vitesse, on prend son temps et l’on adapte son programme de croisière pour que le 21ème siècle soit plus propre !
Concrètement, on adopte une vitesse raisonnable qui sollicite moins le moteur, limite les émissions et la consommation de carburant. Accélérez juste pour le plaisir est inutile ; ne mettez les gaz que lorsque c’est vraiment nécessaire. 15 à 20 nœuds semblent suffisants.
En utilisant correctement les volets de réglage, vous réduisez la résistance, surtout à l’accélération. Limitez le temps au port avec un moteur qui tourne au ralenti et réduisez au maximum le temps d’utilisation de la génératrice.
Entretenir le moteur
Il est tout aussi mauvais de sur-alimenter votre embarcation que l’inverse donc choisissez un moteur parfaitement adapté à votre bateau et à vos besoins. De même, privilégiez un moteur GPL, électrique ou à quatre temps pour limiter les émissions gazeuses et sonores. Un bon entretien de votre moteur limitera sa consommation et prolongera sa durée de vie. Optez pour des lubrifiants écologiques, privilégiez la pompe manuelle et un entonnoir pour le remplissage des nourrices. Prenez votre temps et anticipez les débordements avec des chiffons ou du journal.
Vérifiez l’hélice et faites régler votre moteur régulièrement. Un moteur mal entretenu est plus enclin à fuir et à consommer davantage.
Pensez aux aides au pilotage qui permettent de limiter la consommation de carburant, améliorent le rendement des moteurs…
Utiliser autant que possible les moyens naturels de navigation
Si vous naviguez à bord d’un voilier, ne faites tourner le moteur que pour les manœuvres difficiles au port ou au mouillage.
Pour les manœuvres à basse vitesse, on privilégie le moteur électrique, on se laisse dériver, on pagaie, on utilise la voile…
Lorsque vous sortez les annexes, servez-vous des rames. C’est bon pour l’activité physique et en plus elles ont l’avantage de ne jamais tomber en panne.
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Éviter les zones protégées
Dans la mesure du possible, passez au large des zones protégées. Lors du mouillage, l'ancre peut détériorer des fonds sensibles. Choisissez la zone en fonction du fond, prévoyez une longueur de chaîne suffisante et relevez l'ancre à l'aplomb du bateau.
Même hors des zones protégées, évitez de déranger la faune et la flore marines. Limitez la pratique des activités motorisées et naviguez à distance des espèces protégées.
Réduire sa consommation d'eau à bord
Des gestes simples permettent de préserver l’eau potable si précieuse et épuisable. Équipez votre bateau d'appareils tels que les réducteurs de débit, les stop’eau, la pompe à pied pour l’évier… ils vous feront faire de grandes économies pour un tout petit investissement. Collectez l’eau de pluie pour rincer la vaisselle, laver votre bateau ou vos vêtements. Mais ne nettoyez pas votre pont à l’eau douce !
Si vous souhaitez vous débarrasser du sel après la baignade, utilisez plutôt un pulvérisateur de jardin et faites votre vaisselle avec un savon écologique adapté.
La gestion des déchets
Le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas ! Les déchets mettent des dizaines ou des centaines d’années à se décomposer et risquent de tuer poissons et autres animaux marins. Ne jetez jamais rien par-dessus bord, faites attention aux objets légers que le vent pourrait emporter et ramassez ce qui passe à portée de vos mains. Prévoyez différents bacs à bord et utilisez les containers de tri disponibles dans les ports. Les déchets biodégradables peuvent être jetés par-dessus bord à partir de 12 miles des côtes mais n'en abusez pas (les mégots ne sont pas biodégradables !).
Appliquez la règle des trois R : Réduire, réutiliser, recycler. Préférez le vrac aux emballages, les contenants recyclables et réutilisables et supprimez les produits jetables comme la vaisselle en carton.
La gestion des eaux usées
Pour les eaux usées, installez une caisse à eaux noires et utilisez les infrastructures portuaires prévues pour la vider. Dans la mesure du possible, attendez d’être au port pour utiliser les toilettes de la capitainerie.
Aujourd'hui, les fabricants de produits d’épuration proposent des technologies novatrices pour traiter, conserver et contenir les eaux usées. Système de traitement biologique aérobique, processus de macération à partir de l’épuration électrolytique, produits écologiques limitant les odeurs, bacs à eaux usées sans produits chimiques sont disponibles.
Éviter le gaspillage alimentaire
La conservation des aliments à bord d’un bateau peut être difficile mais il faut éviter le gaspillage alimentaire. Prévoyez le minimum pour les produits frais, fruits et légumes. N’embarquez que le nécessaire et privilégiez un gros contenant à plusieurs petits. Avant de partir, retirez les emballages en carton ou plastique. En croisière, soyez « locavore » et découvrez les produits locaux.
Les manœuvres au port
Choisissez parfaitement votre zone de mouillage (plutôt du sable) et vérifiez qu’elle ne se trouve pas dans une zone protégée. Privilégiez l’amarrage à un corps-mort au mouillage sauvage et limitez la propagation des espèces invasives en rinçant l’ancre à sa remontée sur le pont. Limitez les manœuvres et ne laissez pas votre moteur tourner au ralenti trop longtemps.
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Les autres points auxquels il faut faire attention
Pour nettoyer votre bateau, utilisez des produits « verts » (vinaigre, bicarbonate de soude, peroxyde d’hydrogène, huile de coude et jet à haute pression font des merveilles…). Ils sont biodégradables et non toxiques. Attention ! Ce n’est pas parce qu’un produit est biodégradable qu’il est écologique.
Le nettoyage mécanique de la coque est à privilégier : sablage, décapage naturel… Le carénage ne doit être effectué que dans les zones du port aménagées à cet effet afin de récupérer et traiter les résidus et eaux de ruissellement. Des antifoulings écologiques sont disponibles et tout aussi efficaces que leurs variantes chimiques.
Pour vous protéger du soleil, utilisez des soins respectueux de l’environnement. Les huiles et crèmes solaires forment un écran à la surface de l’eau et limitent la photosynthèse indispensable à la vie.
Tous ces petits gestes semblent anodins mais leur pratique par le plus grand nombre limitera considérablement l’impact de la navigation de plaisance sur les mers et océans.
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