Changer le moteur est l’une des décisions les plus importantes à prendre pour votre bateau. Que ce soit pour ancienneté ou pour une défaillance grave, il y a des aspects à ne pas négliger lors du changement.
- Il arrive un moment dans la vie d'un moteur de bateau où les dommages environnementaux et le coût des réparations rendent l'entretien non durable. Si une défaillance dans le moteur est peu probable de survenir lorsque le bateau est amarré, il est beaucoup plus possible qu’elle se produise lorsqu’on lui demande un effort et qu’on en a besoin, par exemple pendant les vacances.
- Il faut prendre en compte les améliorations de la navigation avec un nouveau moteur : il sera plus fiable, il récupérera ou même améliorera la capacité d'accélération, provoquera moins de vibrations et sera plus silencieux. Même si le moteur a été bien entretenu, il serait juste d'envisager un changement par souci de l'environnement.
Quel moteur choisir ?
Les moteurs neufs sont évidemment beaucoup plus efficaces, tant en termes de consommation que de libération de gaz. L’investissement des fabricants dans la recherche et le développement a entraîné une évolution très rapide, presque une course pour voir lequel polluera le moins. Cet aspect est actuellement l'argument marketing clé des fabricants et, bien que des changements importants aient été apportés, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Selon le type de bateau, il serait intéressant d’envisager une motorisation hybride ou 100% électrique. Des marques comme Volvo, en collaboration avec le constructeur Fountaine Pajot, travaillent avec des moteurs électriques, principalement dans l'interface qui permet de contrôler la consommation et la charge, des concepts qui changeront votre manière de naviguer.
Par où commencer ?
Si vous planifier correctement le changement de votre moteur, vous économiserez du temps et de l’argent. Lorsqu’un moteur compte déjà un grand nombre d’heures d’utilisation et quelques petites réparations, il est très probable qu’à un moment donné il se produise un problème plus important où le coût des réparations sera plus élevé. Si vous ajoutez à ça une plus grande consommation de carburant et d’huile, il est possible que vous ayez déjà perdu de l’argent ou pollué excessivement.
Le nouveau moteur
Dans un premier temps vous devez choisir votre futur moteur et pour cela il faut prendre les mesures physiques : largeur, longueur, hauteur et celles de son emplacement afin d’éviter de faire une intervention majeure dans la chambre de combustion. Bien sûr, chaque conception de bateau, en particulier dans la partie immergée, comporte des spécifications en termes de taille, de poids et de puissance. Sur les bateaux lourds qui ne planent pas, la vitesse est déterminée par la longueur et vous ne pourrez pas la dépasser, quelle que soit l'augmentation de la puissance du moteur. Avant de décider d'augmenter la puissance du futur moteur, il est nécessaire de consulter les plans originaux et de voir quelle gamme de puissance il supporte. Dans certains cas, c'est un bon moment pour gagner de la puissance étant donné que les moteurs actuels sont plus petits ; ainsi, à taille égale, vous pourriez ajouter un peu plus de chevaux, toujours en respectant les spécifications techniques de la conception et de la construction du bateau.
Une installation correcte du moteur ne servira pas seulement au bon fonctionnement mais aussi à minimiser les vibrations et à éviter d'autres types d'incidents. Photo : Jordi Maseras.
L’installation pas à pas
Il est très important de bien se renseigner avant le changement, tant pour la décision que pour les aspects techniques, les pièces de rechange, etc. Ce n'est pas une tâche que vous pourriez faire de vos propres mains ; en effet, des outils et une expérience très spécifiques sont nécessaires, il sera donc essentiel de vous informer afin de pouvoir communiquer vos besoins aux personnes techniques qui se chargeront du travail.
Un moteur mal installé peut causer de sérieux dégâts. Imaginez ce qui pourrait arriver si l'alignement entre le moteur et l'axe n'est pas correct... dans le meilleur des cas, les vibrations produites rendraient la navigation inconfortable, mais elles pourraient même provoquer une fuite d'eau. De plus, les différences entre les anciens et les nouveaux moteurs en termes d'installation du pot d’échappement, d'éléments électriques, etc. font que des modifications sont presque toujours nécessaires. Logiquement, si vous ne changez pas la marque et les caractéristiques, les différentes parties qui doivent être reliées sont dans la même position.
C’est aussi le bon moment pour contrôler l’état du klaxon et changer l’étoupe et la graisse de la presse-etoupe pour éviter l’infiltration de l’eau. Il est clair que selon le type de bateau et de moteur (interne, in et hors-bord, à arbre de transmission ou sail drive), il faudra faire quelques modifications, mais dans tous les cas la précision est essentielle.
Le moteur doit d'abord être installé sur la plaque d'assise avec les silent blocs correspondants, pour ensuite s’occuper d’une tâche de plus grande précision, l’alignement du moteur et de l’axe. Ensuite, on installe l'alimentation électrique, le câble de terre et les câbles de l'alternateur, puis l’approvisionnement en eau pour la pompe de refroidissement et le système d'échappement. Lors de l'installation du câble de transmission, il est nécessaire de le régler de manière à ce que les vitesses avant et arrière soient correctement engagées, et c'est également un bon moment pour mettre l'huile de transmission.
Dans la navigation de plaisance, le système à essence est optimal pour les moteurs hors-bord, tandis que pour les moteurs in-bord, il est préférable d'opter pour des solutions diesel.
Connections
En général, le moteur aura un nouveau tableau de bord qui devra être installé et isolé correctement s'il est à l'extérieur, comme sur un voilier. L'alimentation en carburant devra également être connectée et c'est le bon moment pour changer le pré-filtre, et même en mettre un double, s'il n'y en avait pas, pour s’assurer la propreté du diesel fourni. Après avoir mis l'antigel dans le circuit de refroidissement, il faut mettre l'huile, en tenant compte du fait que, si le moteur est incliné, il sera nécessaire de remplir le niveau au maximum.
Tester l’installation
Le moment est venu de démarrer le moteur, puis de l'arrêter et de vérifier à nouveau le niveau d'huile, car il est très possible qu'en se répartissant dans les différents circuits, il soit nécessaire d'en rajouter.
Quel est le meilleur moment de l’année pour changer de moteur ?
Il est clair que changer le moteur n'est pas une tâche facile, mais si vous voulez aussi en profiter pour apporter d'autres modifications ou améliorations au bateau, l'idéal serait de le faire après les vacances. Quoi qu'il en soit, il est important de le planifier à l'avance afin de s'assurer de trouver les meilleurs professionnels pour faire le travail et aussi la disponibilité du le chantier naval si nécessaire.
Quelle procédure faut-il suivre pour un moteur neuf ?
Dans le cas des moteurs hors-bord, il n'est pas nécessaire de faire des démarches, mais pour le reste, il faut faire une procédure aux Affaires Maritimes, pour retirer l'ancien moteur et enregistrer le nouveau. Ce n'est pas compliqué et il est possible de le faire par l'intermédiaire d'une agence ou de la même entreprise mécanique qui est chargée de changer le moteur.
Si nous préférons la vitesse, nous devrons nous diriger vers le moteur de la plus grande puissance. Sur la photo : Scarab 215.
Enfin en marche !
Il ne suffit pas de seulement le démarrer… il faut contrôler les premières heures de fonctionnement et enregistrer la température. Puis après 30 heures vient le premier contrôle et le réglage et le changement du filtre à huile, car lors des premières heures de rodage, les nouveaux moteurs libèrent des microparticules de métal qui sont entraînées par l'huile vers le filtre.
Maintenant vous pouvez profiter au maximum de votre choix !
En savoir plus sur: